Archives par étiquette : Atelier de Paris

Vagabundus

Concept et chorégraphie de Idio Chichava, pour 13 interprètes – Compagnie Converge + (Mozambique) – dans le cadre du Festival June Events, au Théâtre de l’Aquarium.

@ Mariano Silva

Avec June Events Anne Sauvage, directrice de l’Atelier de Paris, a mis cette année la focale, avec son équipe, sur les questions de post et de néo-colonialisme, qui ouvrent sur la problématique de la mémoire individuelle et de la mémoire collective, sur l’altérité.

Parmi de nombreux autres spectacles elle a invité Vagabundus, du danseur et chorégraphe mozambicain Idio Chichava qui après une quinzaine d’années passée en France est rentré au pays. « Ce retour au Mozambique, c’était pour moi la possibilité d’être avec la communauté de danseurs et d’inventer avec eux une dynamique assez frénétique d’entraînement, de rencontres, de réflexion, de création » explique-t-il. « Il s’agissait aussi de répondre aux besoins de la danse au Mozambique en réfléchissant aux possibilités de l’institutionnaliser, de structurer le chemin d’un danseur professionnel. »

Les thèmes qu’il appelle regardent du côté du social, de l’économique et du politique, du côté de l’actualité. Est-ce un temps de la convalescence où il regarde l’Afrique en mouvement et inscrit son travail au cœur de la tradition chantée et dansée, au Mozambique ? Est-ce une métaphore de la migration en Afrique du Sud où partent travailler dans les mines de chrome, d’or, de manganèse ou de platine nombre de mozambicains ? Vagabundus, qu’il créé en 2022, signifie Errances et parle de la figure du vagabond, du migrant. Plus qu’une pièce c’est un processus de création à partir de chants et de musiques traditionnelles. ll y a un entremêlement de musiques, de corps, de couleurs, il y a quelque chose de félin, beaucoup d’énergie, de puissance, d’émotions, d’expressivité et d’humanité. Corps social, collectif, syncrétisme en sont les mots-clés.

Les treize interprètes forment un tout, un corps global comme aime à le dire Idio Chichava, ce qui entraîne solidarité et synergies dans la chorégraphie. Ils sont danseurs autant que chanteurs, leurs chœurs et psalmodies en décalés rythment leurs gestes. Ils portent des shorts en satin de couleurs, les femmes des brassières et chacun s’empare d’un objet symbolique et fétiche, d’un élément du quotidien comme tissu, panier, sac, corde, bout de bois, pneu. Une vieille femme, la Sage, est dans un caddy qui fait fonction de fauteuil roulant, avant d’entrer dans la danse avec énergie. Il y a des leaders qui déclenchent des mouvements d’ensemble, chacun à tour de rôle est un potentiel leader. Il y a des élu(e)s, il y a le souffle, la prière expiatoire, la compassion, l’imploration, la théâtralisation. Il y a la transe, l’appel, la perte de la parole, la course, la lutte. Il y a des mouvements d’ensemble qui évoquent comme des embarcations.

Puis le rythme des pieds prend le relais de la voix. Le corps se défait, se déconstruit. L’un s’échappe et danse en solo sous le regard des autres et porté par eux. Ils s’inspirent de la danse du peuple Makonde vivant au nord du Mozambique où se trouvent des membres de diverses ethnies ayant fui les famines, les guerres incessantes, où l’expression passe par d’autres médiums comme la sculpture. Le dialecte est bantou, la société matriarcale. Il y a la religion et ses rites de passage, ses masques, les cultes des ancêtres, la définition de l’appartenance et d’affiliation. Au nord se trouve une partie de la richesse comme les gisements de gaz et de pétrole, là où ont eu lieu en 2021 des attaques terroristes. Le spectacle est aussi une longue plainte exprimant souffrance et tension.

@ Mariano Silva

A certains moments le corps devient instrument de musique et le mouvement n’a pour but que de produire du son. Quand tous s’immobilisent l’un reste et lance le rythme. Suspension, respiration, gospels et motifs baroques se mêlent. Il y a des moments plus gymniques, de grands écarts, des chants dans les aigus, des gestes guerriers, des signes d’exorcisme portés par tous, des chants répétitifs et polyphonies sombres, des travaux des champs. Ils frappent dans les mains. L’un s’élance dans une danse hip hop l’autre joue une séquence digne d’un intermède de la commedia dell’arte. La femme porte l’homme. Un chant lancinant traverse. Ils repartent le panier sur la tête, chacun retrouvant son objet favori, quotidien et sacré.

@ Mariano Silva

Idio Chichava Idio commence la danse en 2000 dans un groupe de danse traditionnelle, et fonde la compagnie Amor da noite en 2001, année où il rencontre la danse contemporaine avec la compagnie CulturArte et Danças na Cidade. Il suit également les ateliers de la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues. En 2002, il participe aux workshops de Georges Khumalo (Afrique du Sud), Riina Saastamoin (Finlande) et Thomas Hauert (Suisse). Il est interprète de ce dernier dans la pièce HaMais, et tourne en Europe en 2003. Lors d’un séjour en Belgique, il assiste aux cours de l’école de Parts, (Performing Arts Research and Training Studios), école de danse contemporaine fondée à Bruxelles en 1995, par Anne Teresa De Keersmaeker, participe aux cours de David Zambrano (Vénézuela), Mat Voorter (Pays-Bas), Elisabeth Coorbett (USA).

En 2003, il interprète les pièces créées par Panaibra Gabriel, fondateur de la première compagnie de danse contemporaine du Mozambique, et Cristina Moura, rejoignant la compagnie CulturArte. Il poursuit en parallèle sa formation et suit les trainings de chorégraphes invités – Sandra Martinez (France), Betina Hozhausen (Suisse) ainsi que les cours de théâtre de Maria Joao (Portugal) et Panaibra Gabriel. En 2005, il rejoint la compagnie Kubilai Khan investigations et est interprète dans la création franco-mozambicaine Gyrations of barbarous tribes – chorégraphiée par Frank Micheletti  – qui se questionne sur les identités, les différences, l’appartenance à un groupe. En 2008, il danse dans Geografía, création présentée à la Biennale de la danse de Lyon, puis poursuit sa collaboration avec Kubilai, en dansant dans de nombreuses pièces.

Autant dire que Idio Chichava, leader de Converge +, a une solide expérience et un regard à 380°. Parallèlement à ses interprétations, il est très investi dans le travail de transmission. Avec les danseurs-chanteurs de la compagnie qui déploient une grande énergie et un langage corporel qui leur est propre, il évoque, dans Vagabundus, ce qui lui tient le plus à cœur, les questions de migrations, de métissage et d’altérité.

Brigitte Rémer, le 4 juin 2024

Interprètes : Açucena Chemane, Arminda Zunguza, Calton Muholove, Cristina Matola, Fernando Machaieie, Judite Novela, Mauro Sigauque, Martins Tuvanji, Nilégio Cossa, Osvaldo Passirivo, Patrick Manuel Sitoe, Stela Matsombe, Vasco Sitoe. Assistant chorégraphe et directeur de répétitions Osvaldo Passirivo – lumière Phayra Baloi – Responsable de tournée Silvana Pombal – Production : Yodine Produções – Partenaires : Companhia Nacional de Canto e Dança (CNCD), KINANI – Plataforma Internacional de Dança Contemporânea, One Dance Week.

Mercredi 22 et jeudi 23 mai · 21h, Théâtre de l’Aquarium, Cartoucherie de Vincennes, dans le cadre de June Events – En tournée – 17 au 19 mai 2024 : Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles, Belgique – 25 mai 2024 : Passages Transfestival, Metz – 5 juin 2024 : Théâtre de la Ville du Luxembourg, Luxembourg – 7 et 8 juin 2024 : Paris Dance Project, Paris – 10 juin 2024 : Générations, Théâtre Paris-Villette, Paris – 14 juin 2024 : Rencontres à l’échelle, Marseille.

Ici et là – Des oiseaux – Play 612

Cie Astrakan/Daniel Larrieu © Benjamin Favrat

Trois programmes chorégraphiques proposés dans le cadre du Festival June Events par l’Atelier de Paris, à la Cartoucherie de Vincennes.

Chaque année au mois de juin, le Festival June Events, rend compte des formes chorégraphiques émergeantes, à l’initiative de l’Atelier de Paris que dirige Anne Sauvage. Nous rapportons ici la trace de trois spectacles de nature différente, vus au fil des soirées et qui s’inscrivent dans ces vibrations et ce mouvement du sensible : Ici et là, dans une chorégraphie de Claire Jenny et la compagnie Point-Virgule, Des Oiseaux signé de Joana Schweizer, Play 612 spectacle-conférence de Daniel Larrieu.

Ici et là, est un projet réalisé par Claire Jenny et la compagnie Point-Virgule avec des personnes privées de liberté – ayant obtenu une permission spéciale de sortie du Centre pénitentiaire sud francilien de Réau, pour un soir – et avec cinq artistes professionnels. Depuis près de trente ans elle mène des projets artistiques en immersion en milieu carcéral, au Québec et en France qui interagissent avec ses propres créations. Huit femmes et deux hommes se placent face au public, au son de la percussion, ils avancent, se regardent comme on cherche quelqu’un dans la foule. On perçoit les bruits de la ville. Ils courent et créent du jeu, de la complicité. La vitesse augmente, la distance aussi. Lent, rapide, coulé, leurs bras forment des figures, timidement d’abord, puis dessinent dans l’espace des mouvements avant, arrière, puis ils s’abandonnent. Assis, debout, couché. Bruits de trains…

Cie Point-Virgule © Clémence Cochin

Ils sont en jeans ou collants, bleu, vert, jaune, orange. Ils se cherchent, essaient de toucher le ciel, se regroupent en un mouvement d’ensemble. Des duos se forment. Replis, sourires, portés, touchés, accélérés, crépitements. Aux trains succèdent les bruits d’avion, ils voyagent, on voyage. La main se retire. Ils deviennent oiseaux, rassemblent leur énergie. Le tapis de danse vire à l’orangé. Ils s’assoient et regardent. Ils nous regardent. Autre duo, l’un est de dos, l’autre tournoie. Deux par deux ils s’envolent au vent. Un chœur se forme, un travail des mains se met en place, un jeu de gestes, gracieux, se construit. Le tapis vire au bleu-vert et se teinte comme un étang. Des images sur écran dialoguent avec le plateau laissant apparaître ceux qui ont participé à l’aventure et n’ont pas obtenu leur autorisation de sortie. On les regarde. Le geste de la transmission se construit comme on se passe le témoin dans une course, avant que l’image ne s’efface lentement de l’écran.

Cie Aniki Vóvó/Joana Schweizer © Emile Zeizig

Des oiseaux, chorégraphie de Joana Schweizer, compagnie Aniki Vóvó. Cette pièce pour cinq interprètes nous emmène dans le monde du vol, de l’envol, des parades nuptiales des oiseaux, avec une grande finesse d’observation et de ré-interprétation. Joana Schweizer est musicienne et plasticienne autant que danseuse et chorégraphe et cherche la place de la voix dans la partition chorégraphique et la créativité des circassiens. Autant dire que les chants d’oiseaux l’inspirent. Elles les déclinent dans toute leur subtilité avec la Compagnie. Les percussions se répondent créant des rythmes portés par les maracas. Les danseurs-oiseaux s’observent, piaulent et se répondent et chacun dessine les gestes subtils de sa parade. Chaque pas enrichit le paysage sonore, apportant une nouvelle note à la partition, comme ce frottement sur le métal des échelles plantées dans la scénographie du tapis de danse. Chaque geste esquissé définit le contexte et le mode de vie et de vol, l’envol. Plumes, bec, ailes, pattes, ces sentinelles de la nature à la vue perçante, annonciatrices du jour ou de la nuit, des saisons et des états d’âme, se saluent. L’hirondelle habits de printemps et symbole de liberté, la colombe et le cygne, signes de l’amour, la huppe et le rossignol, le faucon et le chardonneret. On les voit tous en élégance, inventivité, précision et grâce, qui jouent de leurs grands airs aux riches tessitures, gazouillis discrets ou cris perçants, trilles et chants nocturnes quand le calme revient. L’un fait le beau, l’autre fait solo, ils se perchent, nichent, lissent leurs plumes. Une chambre d’écho traverse le plateau, relief de ce qu’ils perçoivent et entendent. L’un tourne sur lui-même, l’échassier, juché sur ses longues pattes, bécasseau ou héron, cigogne, grue ou pélican, danseur monté sur échasses. La sirène d’un bateau leur fait tendre le bec derrière un rideau jaune composé de fils en arrière-scène. Les costumes sont un ravissement et pur raffinement. En solo, Joana Schweizer fait du cousu mains entre les parties donnant énergie et grâce dans un manteau d’un beau rose éteint. Des oiseaux est une fable qui conte et déconte en ornithologue la vie extrême d’une faune oiselles/oiseaux.

Cette Conférence des oiseaux est visuelle et théâtrale autant que gestuelle. La fin est festive et chacun se métamorphose pour la rencontre – foulards, casquettes, danses de possession, couleurs ajoutées, djembé endiablé. La dernière image reprend le moment solennel de l’entrée en scène, moment ritualisé et polyphonique où chacun porte une lampe dans la pénombre, comme en procession, chacun est enfermé dans un manteau et les spécificités de sa classe. « Huppe je te salue, guide des hauts chemins et des vallées profondes… Salut, faucon royal à l’œil impitoyable ! Jusqu’où va ta violence et jusqu’où ta passion ? » écrit Le grand poète mystique Attar. Joana Schweizer décline avec une infinie profondeur et subtilité ce Salut aux oiseaux dont elle s’empare et qu’elle dessine comme des enluminures « Voici donc assemblés tous les oiseaux du monde, ceux des proches contrées et des pays lointains… »

Play 612, recherche chorégraphique, conférence-dansée de Daniel Larrieu, compagnie Astrakan.  Depuis Chiquenaudes présenté au Concours de Bagnolet en 1982 où il remporte le Second Prix, Daniel Larrieu n’a cessé de montrer sa capacité de créativité et son originalité. Quarante ans plus tard il appuie sur le bouton Rewind, non pas de manière nostalgique mais pour montrer en trois petits tours et puis s’en vont que c’était hier et que chaque jour il continue à déjouer le temps et le corps dans l’espace, tout en passant le témoin à d’autres. C’est avec Jérôme Andrieu et Enzo Pauchet qu’il officie ce soir-là, à mains nues, dans la belle fluidité de trois générations réunies. Trois chaises et une table, un tabouret et un ordinateur pour diffusion en direct. Derrière ce côté ludique où un spectateur pioche le thème à interpréter dans un chapeau haut-de-forme qui circule, se trouve la rigueur de la transmission. Chacun à son tour et selon leur code de complicité s’y colle, c’est-à-dire interprète gestuellement le texte, la musique, la chanson dont le titre est inscrit sur le papier magique. Dans cette chasse aux papillons défilent sous nos yeux des bribes de création aux références fortes, tant en chorégraphie qu’en musique. Ainsi Larrieu interprétant Léo Ferré dans Avec le temps ou jouant de l’éventail japonais. Ainsi Genet et Notre-Dame des fleurs, évocation par l’un des danseurs, de la pièce Divine montée par Larrieu avec Gloria Paris (2012) ou encore la poupée de Delta (1995) en référence à William Forsythe. Enzo Pauchet interprète trois solos sur les compositions de Henryk Górecki, référence au spectacle Emmy que dansait Larrieu sur le thème de l’autoportrait (1995). Il partage ses souvenirs d’enfance avec Je danse dans la forêt quand il pensait qu’un jour il pourrait voler (2018) et plus tard avec le cinéma américain qui avait envahi sa vie adolescente. Il rappelle la chanson d’Edith Piaf « Sous le ciel de Paris S’envole une chanson Hum, hum Elle est née d’aujourd’hui Dans le cœur d’un garçon… »

Cie Astrakan/Daniel Larrieu © Benjamin Favrat

Solos ou mouvements collectifs, les réminiscences de Daniel Larrieu défient le temps. Il ouvre sa malicieuse valise pour présenter avec Jérôme Andrieu et Enzo Pauchet sa Collection Larrieu et en sort des trésors, petits signes sensibles montrant ce qui l’habite sur scène depuis quarante ans. On y trouve ce qu’il appelle les chansons de gestes, mettant les mots en mouvements, des solos avec textes écrits avec Cold Song, des bouts de films et de photographies, des bribes en tous genres et espaces d’improvisations. On entre dans son cabinet de curiosités dans ce qu’il a de lumineux par sa simplicité et sa poétique.

La dix-septième édition de June Events s’est refermée sur ces formes plurielles où se mêlent la musique et le geste. Anne Sauvage, directrice, en rappelle le postulat : « Dans un même mouvement de transmission, les artistes nous rappellent les liens entre notre Histoire et nos histoires. Et c’est souvent du prisme de l’intime que jaillit le besoin profondément humain, de communauté. » Dans l’attente de la prochaine édition.

Brigitte Rémer, le 28 juin 2023

Ici et là : création 2023 – projet réunissant des personnes détenues et 5 artistes professionnels chorégraphie Claire Jenny – danseur et danseuses du Centre Pénitentiaire Sud Francilien, en live et sur des séquences filmées – interprètes professionnels : Marie Barbottin, Jérémy Déglise, Yoann Hourcade, Claire Malchrowicz, Bérangère Roussel – Univers sonore Nicolas Martz – Images Florent Médina.

Des Oiseaux : création 2023 coproduction Musique live – Pièce pour 5 interprètes – Conception Joana Schweizer en collaboration avec Gala Ognibene – Interprétation – Joana Schweizer, Justine Lebas, Lara Oyedepo, Céleste Bruandet, Miguel Filipe – scénographie Gala Ognibene – composition musicale Joana Schweizer, Guilhem Angot, Lara Oyedepo, Miguel Filipe – création lumière Arthur Gueydan – création son Guilhem Angot – création costumes Clara Ognibene – En tournée : 7 novembre 2023 : La Rampe, Echirolles – 6 et 7 décembre 2023 : Théâtre de Bligny, Briis-sous-Forges, co-réalisation Atelier de Paris – 12 et 13 décembre 2023 : LUX Scène Nationale, Valence – 13 au 15 mars 2024 Scène Nationale de Bourg en Bresse.

Play 612 : création 2018, trio, conception Daniel Larrieu, création Astrakan / Collection Daniel Larrieu – Avec : Jérôme Andrieu, Daniel Larrieu, Enzo Pauchet – Lumière Lou Dark – costumes Association Heart Wear – chapeau Anthony Peto – Poupée Kit Vollard.

Festival June Events, du 30 mai au 17 juin 2023 à l’Atelier de Paris / Cartoucherie de Vincennes – Route du Champ de Manœuvre, 75012. Paris – site : www.atelierdeparis.org – tél. : +33 (0) 1 417 417 07 –