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Amour Amer et Tarentelle – Maria Mazzotta

© Théâtre de la Ville

Récital, Maria Mazzotta, voix et tamburello – Antonino de Luca, accordéon, dans le cadre des Chantiers d’Europe – Théâtre de la Ville / Espace Cardin.

Maria Mazzotta est originaire des Pouilles, région du sud de l’Italie riche en traditions, aux villes blanchies à la chaux, aux immenses et ancestrales terres agricoles, au long littoral qui s’étire sur des centaines de kilomètres. Figure iconique de sa région elle est imprégnée de sa culture, accueillante et âpre. Son chant, puissant et chaud, est consolation, catharsis et remède comme elle le dit sur scène entre deux chants et sa palette est large, allant de la berceuse à la danse, de la mélancolie à l’intranquillité. Elle parle d’amour et de tarentelle, crée et recrée à sa manière une musique de transe et de danse au style pizzica, traditionnellement jouée pour guérir. Elle est accompagnée de manière virtuose par l’accordéoniste Antonino de Luca.

Le parcours musical de Maria Mazzotta est riche. De formation classique en harpe et en piano, elle a appris le chant lyrique, la polyphonie et le chant traditionnel du Salento, petit bout de terre au sud-est de l’Italie où se sont mêlées les communautés italiennes, grecques et albanaises. Elle se passionne pour la musique des Balkans et oriente ses recherches musicales notamment vers la Grèce, l’Albanie, la Macédoine, la Croatie, la Bulgarie, la culture Tsigane. Elle collabore avec différents groupes dont l’Ensemble Canzoniere Grecanico Salentino, croise le chemin musical du compositeur Goran Bregović né à Sarajevo, du violoncelliste albanais Redi Hasa et de l’accordéoniste malgache Bruno Galleone avec lequel elle enregistre son dernier disque. Elle a chanté avec le quatuor toulousain Pulcinella, collaboré avec Ibrahim Maalouf et sa trompette franco-libanaise, et avec Bobby Mc Ferrin, chanteur, vocaliste et chef d’orchestre américain, lors de l’édition 2008 du Bari in Jazz.

« Dans nos régions du sud, des pays rudes, souvent pauvres, la musique populaire et les chants, les danses traditionnelles, ont une fonction sociale : celle de rassembler et de raconter mais aussi de se libérer, de lâcher l’énergie ensemble. Cette musique populaire est présente dans toutes les circonstances de la vie, où on voit par exemple les bandas (fanfares) accompagner toutes sortes d’événements ; cette musique est vivante parce qu’on en a besoin » dit Maria Mazzotta dont la présence sur scène est chaleureuse, un brin espiègle, habitée et passionnée. Elle immerge le spectateur dans des mélodies qui l’enveloppent, dans sa virtuosité vocale et dans l’interprétation personnelle des chants traditionnels qu’elle recrée, tant en italien qu’en grec ancien.

Sa voix pudique, intense et déchirante décline les visages de l’amour, passionnel, tendre ou désespéré, parfois destructeur, les émotions. L’album qu’elle vient d’éditer, Amoreamaro en témoigne, enregistré avec Bruno Galleone à l’accordéon, avec Bijan Cheminari au zarb et percussions pour le morceau Tore Tore et avec Andrea Presa au didgeridoo – instrument à vent – pour le morceau Amoreamaro qui a donné son titre à l’album.

« Je chante pour oublier et pour retrouver, pour me retrouver sans jugement et sans critères, belle et laide à la fois pour oublier ce que moche et beau signifient, me perdre et me retrouver, pour savoir qui je suis, avec qui je suis et de quel côté je suis. Je chante les doutes et les espoirs, le courage et les absences, une confession profane qui me rappelle ce qui est réellement sacré… »  écrit-elle dans la présentation de cet album dans lequel elle chante aussi dans le dialecte de la région du Salento.

Brigitte Rémer, le 19 mai 2022

Le 14 mai 2022, Théâtre de la Ville / Espace Cardin, 1 avenue Gabriel, 75008. Paris – site : www.theatredelaville-paris.com – tél. : 01 42 74 22 77

En tournée : le 26 mai 2022 à Bruges (Belgique) – le 1er juin à Groningen (Pays-Bas) – le 2 juin à Amsterdam (Pays-Bas) – Le 17 septembre à Lich (Allemagne)